• De vous à moi

    De vous à moi

    De vous à moi. Bien des années se sont écoulés depuis notre dernière rencontre, pourtant il me semble que c’était hier que nos mains se rejoignaient et que nos regards se cherchaient, amoureusement.

    De vous à moi.  Je dois vous avouer qu’il m’ait arrivé parfois de repenser à vous, de revoir votre sourire en rêve, d’entendre votre rire au creux de ma mémoire.

    De vous à moi. Je le sais bien que ce temps-là est résolu mais mon cœur, lui, se souvient encore de sa réaction quand vous étiez près de moi.

    De vous à moi. Tout est différent à présent et je me dois d’avancer, continuer sur ce chemin où vous n’êtes plus, regarder devant moi sans pleurer sur le passé, découvrir le futur, l’appréhender sans vous.

    Est-ce trop difficile de ne garder de vous simplement qu’un souvenir, sans avoir à souffrir ? Mon cœur se brise devant votre image, tel le miroir face à mes larmes. Je ne peux plus supporter cette douleur qui me ronge de l’intérieur. Mon seul souhait est de vous revoir. Me serrer contre vous. Une dernière fois. Ô si seulement vous pouviez m’entendre !

    Dans mes cauchemars je revis ce jour sombre où je vous ai perdu. Je plonge dans le passé, me noyant dans les remords. Cette ruelle mal éclairée, le bruit de la foule derrière moi. Je tremble. Je sais que je dois pourtant continuer mon chemin. Vous êtes là, quelque part, je vous ai vus tourner ici. Je vous appelle, inquiète, mais personne ne me réponds.  Soudain deux hommes me font face, l’air menaçant. Un mauvais pressentiment m’envahi.

    Terrifiée je m’empresse de les dépasser. Je me mets à courir en continuant de vous appeler. Une main m’arrête. Je me tourne. Ils me fixent. Leurs yeux sont remplis de noirceur. Je ne peux plus bouger. Je suis prisonnière.

    Je veux crier mais ma voix ne sort pas. Je pris pour que vous veniez me sauver lorsque vous apparaissez. Le soulagement m’aspire toutes mes forces et je tombe à genoux. Mais avant que vous ne puissiez l’esquiver l’un des hommes vous frappe au torse. Vous vous effondrez devant moi, continuant de me protéger. Les coups pleuvent. Vous ne dites rien. Vous ne faites rien.

    Les secondes semblent durer des heures tandis que je les supplie d’arrêter. Et puis calmement ils disparaissent vous laissant pour …

    Je vous prends dans mes bras cherchant à vous redonner des forces. En prenant mes mains vous tentez de parler. Seul un souffle sort de votre bouche. Votre corps se fait plus lourd, vos yeux se ferment, vos bras retombent.

    Je cris.

    J’ignore comment nous sommes sortis de cet endroit. Tout ce que je sais c’était que mon cœur venait de s’éteindre. Les autorités m’ont posés des questions. Les médecins m’ont  diagnostiqué en état de choc. Les proches ont voulu m’épauler. Je ne les voyais pas. Ne les entendaient pas.

    Pendant plusieurs mois je ne vivais que par procuration. Enfermée dans ma dépression je refusais d’en sortir. Je refusais d’accepter un monde où vous n’étiez pas. Et puis votre voix m’est venue en rêve. Ce souffle prononcé  avant de fermer les yeux a retentie en moi comme un appel. J’ai réappris à dormir, à manger, à sortir.

     

    La douleur est toujours là. Elle ne me quitte pas. Je ne souris et ne ris plus comme avant, mon cœur ne s’agite plus comme par le passé, l’éclat de mes yeux ne brille plus. Je ne suis plus celle que j’étais. Mais je vis. Pour vous. Comme je vous l’ai promis ce soir où vous m’avez quitté.

    « Vivez mon amour. »

    FIN


  • Commentaires

    1
    Mercredi 3 Avril 2019 à 02:43

    Très beau texte meilleure

      • Mercredi 3 Avril 2019 à 09:27

        Merci beaucoup :) malgré la fin assez triste j'ai beaucoup aimé l'écrire cool

    2
    Mercredi 3 Avril 2019 à 11:48

    Sa , je le sais que tu aime écris que celui la est triste et plaines d'émotion 

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